En apprenant aux singes à jouer au casino, les professeurs de l'Université Johns Hopkins ont pu étudier les effets du jeu sur l'activité cérébrale, en particulier la partie du cerveau qui permet d’évaluer les risques.
Cette étude nous permet d’en apprendre plus sur les réactions de notre cerveau lorsque nous jouons au casino en ligne. Pourquoi certains joueurs prennent plus volontiers de risques. Elle peut donc nous apprendre à mieux parier et gérer notre bankroll, mais se révèle également utile pour les développeurs de jeux. Explications.
Monkey Business : ou comment des singes peuvent nous apprendre à jouer au casino
Revenons à nos singes. L'étude de Johns Hopkins a été menée sur la base de l'hypothèse que la volonté de prendre des risques (en particulier dans le cadre d’un jeu) est basée sur la personnalité de l'individu.
Le jeu par définition implique une prise de décision et un risque constant. C’est précisément pour cela que l’on joue, non ? Chaque fois que l’on lance une machine à sous ou que l'on fait tourner la roulette, notre libre arbitre entre en jeu. Et notre cerveau nous indique donc si nous préférons opter pour un pari risqué (mais plus rémunérateur), ou quitter la table pour conserver nos gains.
Alors, qui est prêt à tout risquer ?
Est-ce une simple question de personnalité ou tout se passerait-il dans notre cerveau ?
Les deux singes qui ont participé à cette étude n'ont pas joué pour gagner de l'argent, mais des boissons. Jouant contre un ordinateur, ils étaient confrontés à des cotes élevées et faibles. En choisissant une option avec 20 % de chances de gagner, ils pouvaient obtenir 10 millimètres d'eau, mais avec l'option à 80 % de chances ne permettait d’en gagner que 3 millimètres. Alors qu'ont-ils choisi ?
Eh bien, il s'avère que les singes sont intéressés par l'eau au même titre que les humains par l’argent. Ils ont donc opté pour le risque le plus élevé, préférant gagner 7 ml supplémentaires et prendre le risque de tout perdre.
Or, cette expérience vaut également pour les amateurs de casino. Ne jouant pas à un jeu de carte traditionnel, mais à un jeu virtuel, les humains qui prennent des risques plus élevés au casino en ligne le font en sachant que ces derniers ont un RTP (retour au joueur) plus élevé que dans un casino physique.
Ce n’est pas un facteur qui a été pris en compte par l’étude, mais cette dernière ne s’arrête pas là.
Face à ses résultats surprenants, l'équipe de recherches a ensuite "bloquée" la zone du cerveau connue pour être impliquée dans l'évaluation des risques. Les singes ont soudainement changé leur comportement de jeu et sont devenus moins disposés à prendre des risques. À tel point qu’ils ne s’intéressaient même plus au jeu en lui-même, qui semblait les ennuyer.
[INSERT_BLOCK_views:reviewsgrid-block_10]
Ce que le singe voit, le singe fait
Ce que l’on peut analyser de ce changement, est que le comportement de jeu compulsif peut très bien être lié à la zone du cerveau appelée champ oculaire supplémentaire (SEF). Sur la base de l'étude menée par l'Université Johns Hopkins, cette partie du cortex frontal pourrait être liée à un comportement à risque.
Cette question a énormément intéressé les scientifiques, qui n’ont cependant pas pu trancher. D’autres études sont donc nécessaires.
Il y a néanmoins de bonnes découvertes. Par exemple, le psychologue comparatif du Florida Institute of Technology, Darby Proctor, a déclaré que le fait que le cortex frontal soit impliqué dans la dépendance était fascinant. Cependant, il considère que les résultats ne sont pas forcément justifiés puisque les casinos s’appuient également sur l
a fonction motrice des joueurs pour les engager.
Ce que cela implique pour les casinos en ligne
La question que l’on peut se poser à la lumière de ces résultats est de savoir si les casinos sont conscients de ce lien entre perception et désir ? Pour certains, c’est le cas puisque beaucoup considèrent qu’ils sont conçus pour tromper les joueurs. Par exemple, les éclairages utilisés dans les établissements physiques sont pensés pour créer un environnement immersif qui retient les joueurs.
Cela nous amène aux développeurs des jeux de casino en ligne. Bien sûr, leur principale mission est de créer des titres qui améliorent l’expérience et l’excitation des joueurs. Le défi pour les développeurs de jeux est donc de développer des jeux qui manipulent le cerveau de telle sorte à lui donner des poussées d’adrénaline régulière afin que l'utilisateur joue plus longtemps, et mise plus.
Attention cependant à bien garder à l’esprit que cela vaut principalement pour un joueur ayant déjà une forte propension à prendre des risques. Cependant, pour un utilisateur qui n’aurait pas ce trait de caractère, la poussée d’adrénaline provoquée par une partie de vidéo poker ne sera certainement pas suffisante pour créer une dépendance au jeu.
Pour les premiers, ces deux singes savants nous auront aidés à mieux comprendre les problèmes liés au jeu, et à les considérer d’un point de vue cérébral, et non pas comme une simple faiblesse individuelle.
NDR: nous sommes totalement opposés à toute forme d'expérimentation animale.
.png)
